Quête d'Antheanian
Antheanian se réveilla brusquement. Il venait de faire un mauvais rêve, dans lequel la déesse Gaïa mourrait... Mais Gaïa semblait encore bien en vie, alors qu'un rossignol chantait à sa fenêtre pour le réveiller. Réalisant que les rossignols sont tous partit à ce temps-ci de l'année, Antheanian se leva en vitesse et l'oiseau partit de sa fenêtre. Il attrapa son baluchon, qui paraissait bien maigre pour quelqu'un qui sait pour combien de temps il part. Mais Antheanian faisait entièrement confiance en sa protectrice, qui avait maintenant besoin de son protecteur. Et ce dernier accourait.
Le druide sortit enfin de sa cabane, un sac sur l'épaule et son bâton à la main. Tout était encore calme au campement, le soleil pointait à peine à l'horizon. Antheanian remarqua Rozvolk qui dormait au coin du feu. "Il doit avoir trop bu et n'a pus se rendre jusqu'à son nid... Pauvre Roz... J'vais bien m'ennuyer d'eux" Antheanian se rendit compte qu'il avait penser à voix haute, mais tout bas... Il se pressa donc de partir, avant que tout le campement ne tente de le retenir. Il prit donc le sentier qui le conduirait à la route, et de là, prit un chemin vers le sud.
Antheanian marcha tout une journée durant, sur de belles routes bien dégagés. Il croisa quelques caravanes de marchands et des paysans, qu'il salua de la main en pensant à Imelda, qu'il abandonnait au campement. Il s'était arrêter sur l'heure du dîner pour cueillir des bleuets d'une généreuse tale. Il en cueillit plusieurs qu'il
plaça dans une de ses bourses. Et il continua sa route allègrement, sans se douter qu'une poursuite était engagée...
Il croisa plusieurs personnes qui le salua. Le druide réalisa qu'on ne devait pas se douter trop tôt de son départ précipité. Il réfléchissait à ça quand un lapin traversa la route devant lui. Une couleuvre le suivait, mais bifurqua et descendit sur le chemin. Le lièvre partit dans le boisé, vers l'Ouest. "Un signe, pensa Antheanian. Le chemin n'est plus sur, passer par les bois..." Il entra donc dans la forêt touffue, en laissant peu de trace derrière lui. Il fallait en effet
être très agile pour réussir à voir les traces laisser par un druide. Voilà qui compliquerait la tâche de ses poursuivants...
Lorsque le druide commença a s enfoncer dans les bois une flèche lui siffla les oreilles. Antheanian sursautant couru se
réfugier derrière un arbre afin de vérifier vivant d ou venait les flèches. Très vite il vit une ombre s approcher sacrant après lui.
-Tabarnk de criss Antheanian, depuis quand vous amusez-vous a faire peur au gibier?
Un peu surpris par la tournure des événements le druide n osa pas bouger jusqu a ce que la silhouette sorti des ombres.
-Mais Enoch vous avez faillit me tuer.
-Mais non! mais vous avez fait fuir mon dîner. Le gibier est rare ces temps-çi.
La forêt est de plus en plus peuplé de monstres. mais... un instant! Que faite vous si loin sans compagnie?
Antheanian raconta brièvement pourquoi il partait sans trop entrer dans les détails. Enoch insista alors pour l accompagner l avertissant que dernièrement plusieurs troupe d orc avaient fait leur apparition dans la région. Une longue engueulade s en suivit. Le druide refusant catégoriquement d être accompagné.
-Faisons quand même un bout de chemin ensemble. J ai quelque collets dans cette direction. Qu en dites-vous si l on voyage ensemble jusqu aux limites du Duché?
- Il semblerait que personne ne me laisse vraiment le choix. Ça a vraiment tout prix pour que je réussisse à quitter le campement seul... Mais je pense que c'est correct. Vous pourrez m'accompagner jusqu'à la limite de nos terres. Mais je devrais faire la majeure partie de mon voyage seul, c'est impératif! Personne ne pourra m'accompagner plus loin...
Antheanian continuait de radoter en répétant sans cesse qu'il ne pouvait pas apporter d'aide, tout en marchant dans les bois avec Enoch. Ils avaient maintenant quitter les sentiers et les routes normalement utilisés par les marchands et les passants, pour s'enfoncer dans la forêt, que seul les gens de Gaïa osait fouler.
Après quelque heures de marche Enoch parti à courir soudainement l'air très joyeux quasi enfantin.
-J en ai un! J en ai un!
Il montra sa prise. Un énorme lièvre.
-J en ai rarement vu de si gros. Nous allons avoir un excellent souper. J ai dans mon sac des épices et quelques patates.
La journée tirait a sa fin et elle avait été longue. Les deux hommes s assirent donc pour se reposer. Le temps d allumer un feu et une délicieuse
presque envoûtante odeur parcourait les environs. En offrant un morceau à Antheanian, Enoch essaya d en savoir plus. Car il trouvait étrange les mystères du druide.
-Alors vous allez loin comme ça?
Antheanian n'aimait pas beaucoup les constantes questions d'Enoch, mais il appréciait le repas chaud qu'il n'avait pas prévu manger.
- Je vais assez loin, oui. Mais je devrais être de retour d'ici trois mois... C'est long, mais je n'ai vraiment pas le choix. Si vous voulez bien prendre soin de Mélianne et d'Imelda pendant mon absence... J'espère que tout va bien se passer.
Antheanian compléta son succulent repas en remerciant grandement Enoch.
Antheanian et Enoch passèrent une nuit tranquille. Étant encore sur le duché, le druide n'espérait rien de moins. Mais très tôt le matin, avant même que le soleil soit levé, une araignée chatouilla la figure du druide. Il avait demandé à Gaia de le réveiller avant qu'Enoch se lève. Le druide préférait VRAIMENT voyagé seul. Personne ne devait le suivre. Antheanian se leva et partit sans attendre. Il traversa le reste du duché sans problème et fit halte à la frontière du domaine de Gilam, pour dîner. Antheanian croyait vraiment qu'on ne pouvait le suivre, dû à son don naturel de passage sans trace. Il mangea des noix et une miche de pain.
Enoch se réveilla seul. Un peu désorienté il n aperçu personne autour.
-Ha le chenapan il aurait pu me dire salut au moins.
Il ramassa ses affaires et parti vers le campement.
Le druide se prépara à poursuivre son périple. Il laissa des graines à des oiseaux tout prêt et pris son bâton. Il traça une grande marque dans le sol, où on pouvait lire:
-Adieu chers amis, si je meurt au loin, gardez moi dans vos pensée. J'espère arriver au but de ma quête et revenir vous raconter mes histoires. Mélianne, tu es formidable. Tu pourras t'autoproclamer druide si je ne reviens pas avant l'été...
Antheanian, le druide, votre bon ami.
Puis le druide partit vers l'horizon. Le sud semblait sa destination. La dense forêt s'ouvrait presque sur son passage, et Antheanian savait que sa cause était juste et méritait tant d'attention.
Antheanian marcha pendant deux jours sans rien rencontrer d'anormal. Il marchait plein sud et traversait maintenant des terres cultivés. Les monstres n'étaient pas monnaie courante par ici, surtout dû aux patrouilles de l'empire. Les gens saluèrent le druide voyageur et Antheanian leur renvoya leur sourire.
Arrivé dans un petit bosquet, le druide déposa son sac sur le sol. Il mangea rapidement quelques fruits
cueillis sur place et remarqua, ce faisant, qu'un arbre était attaqué par des champignons. Pourtant, l'arbre était baigné de lumière et le sol était suffisamment sec pour empêcher la formation de ce genre de champignon...
-Humm, pensa Antheanian. je n'aime pas ça... Magie Noire, sans doute!
Scrutant les autres grands arbres autour de lui, il s'aperçut que ce champignon s'était
répandu sur d'autres arbres, et parfois, sur des espèces complètement différentes. Le visage d'Antheanian afficha so inquiétude. Il passa le reste de la journée sur place, à détruire cette nuisance surnaturelle. Il invoqua la déesse et aida cette dernière à restituer la santé à ces malheureux arbres.
Mais le druide savait qu'il ne s'agissait pas là de sa mission première. Il devrait sûrement changer de cap maintenant. Observant le ciel, il remarqua que le soleil se couchait à l'horizon. Du haut de sa colline, le druide se métamorphosa. Sa peau se dota de plume et sa taille rapetissa rapidement. Antheanian avait maintenant l'allure d'un aigle. Il s'envola et observa, du haut des airs, les alentours. La dure journée qu'il avait passé à restaurer la colline l'obligeait à ne pas voler bien loin. "Il me faut un bon endroit pour dormir, cette nuit..." Comme il pensait à cela, le druide plongea en piqué et "cueillit" un mulot dans un champ. Il le dévora et reprit son envol. Il remarqua un petit bourg, vers l'est. Il s'y dirigea. Voler haut dans le ciel était grisant, et le druide perdit toute notion du temps. Quand il se posa, il faisait nuit. Le druide chercha alors une auberge.
Le druide entra dans le petit bourg et se rendit à la seule auberge disponible. Là, il demanda une chambre.
- Je suis désolé, mon brave. Mais l'auberge est complète. C'est qu'avec le festival, vous savez, les gens affluent de partout pour venir ici!
- De quel sorte de festivité est-ce donc, demanda Antheanian.
- Mais c'est un festival très connu! Le festival du veau d'or! Nous traitons un veau comme un dieu, pour remercier le bétail de nous fournir subsistance toute la saison.
- Intéressant...
Antheanian n'appréciait pas beaucoup ce traitement de faveur à un veau, d'autant plus que ça pouvait induire des fausses croyances aux gens du peuple, mais que faire. Aussi bien s'en aller. Le druide sortit donc de la ville, et prit l'apparence d'un magnifique étalon. Il repéra une écurie non loin et y entra. Les autres chevaux remarquèrent sa présence et savaient qu'il était un druide. Antheanian leur demanda s'il pouvait dormir avec eux. Les chevaux piaffèrent pour signifier leur accord. Le foin était délicieux et la nuit se passa bien.
Le lendemain matin, le druide partit pour poursuivre son chemin. La route partait du petit village et continuait vers l'Est. Antheanian la prit donc, pour pas trop se fatiguer. Mais après environ une heure de marche, la route
bifurqua vers le nord, retournant vers le domaine de Gilam. Antheanian ne voulait pas retourner sur ses pas, et entra donc dans la forêt touffue, devant lui. Avant d'y entrer, il prit un petit
déjeuner avec des carottes et des pommes cueillit sur place, étant donné que la saison était parfaite pour ce genre de fruits. Puis il entra dans le bois sombre.
Le bois était chaleureux, pour un druide, les oiseaux gazouillaient et la vie foisonnait. Antheanian descendit une pente assez à pic et fit encore quelques pas. La forêt se transforma rapidement en une tourbière. Les chants des oiseaux se firent plus rares, et les arbres souffraient de surplus d'eau. Antheanian les observa longuement, pour savoir si le lac qui avait probablement existé avant d'être enterré par cette tourbière était encore enfoui sous la mousse et présentait en fait un piège pour les aventuriers imprudent. Il réalisa que oui, par endroit, on pouvait s'enfoncer. Le druide suivit donc un trajet précis, en suivant les arbres. Rendu de l'autre côté de la tourbière, Antheanian s'aperçut alors que le tout était devenu un véritable marais. Probablement le type de terrain qu'il détestait le plus. Mais la vie y florissait d'avantage qu'en d'autres endroits. Antheanian repéra un champignon comestible et le mangea. Il en cueillit quelques uns, pour faire des provisions. Le druide calait dans la boue jusqu'aux chevilles, laissant des empreintes dans le sol. "Peu importe, pensa-t-il, personne n'oserait me suivre ici, il calerait probablement jusqu'au genou!" Antheanian marcha dans le marais toute la journée. Exténué, il s'arrêtait à plusieurs endroit. Les sapins formaient un
dôme au-dessus de sa tête, bloquant la plupart des rayons du soleil et intensifiant l'humidité ambiante.
Pendant une de ces pauses, un bruit de succion, comme il produisait quand il marchait, attira l'attention du druide. Un être s'approchait. Antheanian regarda dans la direction d'où provenait le bruit et vit trois horreurs qui s'approchaient. Trois zombies qui empestaient la mort. Les oiseaux s'envolèrent et des corneilles, mauvais présage de la nature, croassèrent. Sans attendre qu'ils arrivent à sa hauteur, Antheanian en appela à la force de Gaïa. Les zombies furent prisonniers de
lierres qui s'enroulèrent autour de leur jambes. Un d'entre eux réussit à les couper pour poursuivre sa route, un autre s'arracha les jambes à essayer d'avancer et le dernier tomba à la renverse. Le druide prit une fiole de sa ceinture et cria:
- De la part d'Hubbard, mage de Gaïa!
Il lança la fiole sur le zombie qui avançait toujours. La fiole explosa. Le zombie tomba, mort pour une seconde fois. Satisfait, Antheanian admirait le fait que l'humidité ambiante empêchait le marais de prendre feu. Il prit alors ses jambes à son coups et distança rapidement les deux zombies.
La journées tirait à sa fin et le druide se coucha, à l'orée d'un boisée, dans une souche creuse, enfin sortit de ce terrible marais. Décidemment, ce fut une très mauvaise journée...
Le lendemain, Antheanian se leva et traversa une forêt dense et luxuriante. Les effets de la civilisation ne semblait pas avoir atteint ce petit coin de paradis. La fraîcheur de la terre et les oiseaux gazouillants partout rendait les alentours accueillant pour un druide.
Antheanian monta une pente douce en humant les parfums environnants. C'est en écoutant le chant des oiseaux qu'il repéra un appel de détresse. Quelqu'un était en péril. Il se précipita, dévalant un autre petit coteau. Il trébucha sur une racine avant de remarquer que s'en était pas une... Un collet avait été placé là, dans le but de capturer du petit gibier. "Signe que quelqu'un réside tout prêt..." La plainte se fit à nouveau entendre. Antheanian se releva prestement et courut pour découvrir un ours emprisonner dans un piège. Sa patte était gravement blessé. Approchant avec soin l'animal blessé, Antheanian lui soufflait des paroles apaisantes. L'ours le laissa approcher et le druide s'occupa de le déprendre de ce faux pas.
Antheanian poursuivit sa route et tomba sur la maison du trappeur. Des peaux d'animaux étaient pendus sur les branches des arbres, tannées et prêtes à être livrée chez un marchand, probablement. La rage monta dans le cœur d'Antheanian. Il entendit quelqu'un qui sifflait une chanson populaire dans les tavernes de la région. L'homme sortit. Antheanian vit qu'il portait de gros ballot. Il attela son cheval à une charrette et s'en alla sur la route. Antheanian profita de l'absence du trappeur pour investiguer les lieux. Il entra dans la demeure de l'inconnu, après avoir détruit le cadenas avec l'aide de son fidèle bâton. Une fois entrer, Antheanian découvrit une maison en piètre état. Un parchemin était laissé sur la table, au milieu de la nourriture. Antheanian aperçut une belle bourse avec plusieurs pièces d'or. Il prit le parchemin et le lut.
" Mon cher collègue Gusafio,
Je suis ravis des peaux que tu m'envoies depuis peu. La forêt semble très productive dans ton coin. C'est probablement dû aux druides qui résident pas très loin. Je te conjure de te méfier d'eux, il n'aime généralement pas les gens de notre métier… Si tu le peux, évite les autant que possible. Mais si tu devais malheureusement tomber sur l'un d'eux, disposes-en à la façon efficace auquel tu nous a habitué ! Nous sommes toujours heureux de te compter parmi nos relations.
Je voulais aussi te préciser que des morts vivants rôdent dans les parages. Ils sont la création d'un nécromancien dont le nom nous est inconnu. Ils ne devraient pas te poser de problème, car il s'agit aussi d'un de nos allié. Ainsi, notre organisation peut lui venir en aide pour le fournir en spécimen pour ses expériences, et nous bénéficions d'un puissant allié. Mais il demeure assez loin, au Sud de l'empire. Il adore cet endroit, plus garni en druide et en animaux, pour faire des expériences obscures sur eux.
Enfin, voici ton paiement joint à cette lettre, pour les dernières peaux de qualité que tu nous a fournit. Le montant n'est cependant pas complet, car on est un peu à cours de Solar. Mais l'aubergiste du sanglier béat de Kopenhager te donnera le reste, lors de ta prochaine livraison.
Merci pour tout et bonne chance !
Musam "
(Pour la suite du récit, j'ai décidé de continuer au "Je", ce qui fait plus une histoire que je raconte lors de mon retour. C'est un essai)
Après l'avoir lu, j'ai roulé le parchemin. Je me suis mis à réfléchir à toute cette histoire. Les braconniers possédaient un allié nécromancien, établit dans les territoires d'Andore... Probablement était-ce là la destination que la nature m'indiquait... Il fallait que je poursuive donc mon aventure, mais je ne pouvais laisser un braconnier dans les parages, sans rien faire. J'ai alors attrapé la bourse sur la table, qui connaît une bonne dizaine de solars, que j'empochai. Cet argent avait été fait sur le dos de la nature, elle lui revenait de plein droit!
Je suis ensuite sortit de la cabane. Écoutant les oiseaux dans une douce brise, j'ai fermé les yeux et me suis concentré sur la nature. Le bruit des arbres, du vent, je fut transporté. Mon esprit erra, pendant que mon corps demeurait sur place. Quelques kilomètres plus loin, le braconnier était là, sur la route, traversant un champ. Des boeufs
passaient tranquillement. J'ai voulut utiliser la force de ces boeufs pour détruire le braconnier et sa cabane, mais quand j'ai tenté de communiquer avec eux, une grande faiblesse m'envahit. J'ai pensé mourir alors qu'une douleur parcourut tout mon être. On attaquait dame nature ailleurs, et elle avait grand besoin de moi! Je ne pouvais pas me servir de sa force aujourd'hui, car elle était trop faible. Elle lutait désespérément pour garder sa flamme encore vive. Je ne sais pas si je suis le seul druide à avoir ressentit son appel de détresse, mais il fallait que j'agisse. En un éclair, j'ai réintégré mon corps.
Titubant sous le choc de la révélation que je venais d'avoir, je suis entré dans la cabane en saisissant une fiole à ma ceinture. Il fallait qu'elle soit chauffée. Puis, les braises encore chauffante d'un foyer rudimentaire attirèrent mon attention. Je me suis penché et de mon bâton, j'ai remué la cendre. Quelques braises étaient encore chaude. Sans perdre un instant, j'ai pris un peu de bois et j'ai
alimenté le feu. Quelques minutes plus tard, après avoir soufflé sur le feu, des flammes commencèrent à manger le bois. La rage monta en moi en pensant aux animaux égorgés par le braconnier. J'ai eu une irrésistible envie de brûler la cabane en entier. Mais je savais que ça détruirait encore plus de forêt autour. Je me suis donc contenu. J'ai fait bouillir ma fiole, alors que j'en bu une autre. Je me suis aussitôt sentit mieux, malgré le goût infecte que cette mixture possédait. J'ai alors eu une pensée pour Rozvolk, qui avait déjà eu affaire à une tel potion, lors d'un de ses combats contre les vampires. Le tout me
rappela le nécromancien que je devais poursuivre. La fiole était maintenant prête. Je suis sortit avec elle entre mes mains. Semant des graines tout le tour de la cabane, j'ai alors versé quelques gouttes de ma précieuse fiole sur chacune d'entre elle. Je me suis reculé une fois mon oeuvre achevé, puis je me suis concentré sur le nuages. Rapidement, l'orage gronda. Dame nature avait probablement compris mon idée et accepta à ma demande malgré sa grande faiblesse. Heureux et satisfait, je ne fis rien pour me protéger de la pluie qui se mit à tomber comme des cordes. Rapidement, les graines germèrent et d'incroyables plants d'haricot poussèrent et broyèrent la cabane sous leur grande force. Le braconnier ne pourrait plus se servir de sa cabane comme base des opérations. Mais j'avais déjà perdu beaucoup trop de temps. Il fallait que je me
dépêche. Je suis donc repartit vers le sud, presque au pas de course. Le mal rongeait ma déesse, je ne pouvais pas rester là sans rien faire.
Le reste de ma quête s'est déroulée assez rapidement. J'ai arrêter de vouloir aider tout les animaux et tous les arbres que je rencontrais. Il fallait que je me presse. J'ai donc parcourus l'empire de bord en bord, sans rencontrer le moindre anicroche. Puis je suis arrivé à la bordure des terres d'Andorre, zone hors du contrôle de l'empire. J'ai alors quitter la route. Ça faisait un mois que j'avais quitté le campement de Gaïa. J'ai alors repensé à eux. La neige devait
ensevelir les cabanes, à cette date. J'espérais sincèrement que tout aille bien. Il fallait que je réussisse à libérer dame nature de ce qui l'affligeait, avant que tout ce que j'avais connu ne disparaisse.
Je suis donc entré dans la forêt, pour éviter les douaniers. Je ne voulais pas que ma venue en Andorre ne soit de notoriété publique. Tout d'un coup, sait-on jamais! Je suis donc passé à couvert. La forêt d'Andorre est plus dense que celle des terres de l'empire, aussi j'm'imaginait pas un instant qu'on puisse me suivre. Je suis descendus dans ce bois pendant encore une semaine, avant de remarquer des signes avant coureurs que quelque chose n'allait pas.
Tout d'abord, j'ai rencontré un chevreuil, éventré. Sa chaire pourrie me renvoyait une odeur écoeurante. J'ai quand même vérifié quel type d'animal avait bien pus lui infliger pareilles blessures. A ma grande surprise, ses blessures étaient de taille... humaine! La chair qui avait été arraché au chevreuil était étalée sur le sol autour de lui. On ne l'avait pas tué pour la nourriture... On l'avait tué pour le plaisir,
à grand coup de dent! Très étrange. J'ai alors commencé à paniqué. Et si je courais tout droit à ma perte? Et si c'était une cause perdue? Peut-être que je m'attaquais à trop gros morceau, à plus fort que moi... J'ai décidé de poursuivre. Je devais rejoindre les autres le plus tôt possible. Je suis donc repartit,
presque à la course cette fois, puisant dans mes réserves d'énergie.
Ma course me mena au abords d'un précipice. Un ravin d'une centaine de mètres de profondeur, un gigantesque trou ou s'écoulait une rivière tumultueuse. Un vieux pont de corde enjambait la rivière, quelques centaines de mètres plus loin. Trop de délai, je devais faire vite. Je me suis transformé en un faucon, petit et rapide, la forme parfaite. Je me suis envolé au dessus du précipice, pour rejoindre l'autre rive, qui était un peu plus basse.
Je volais au dessus des arbres, ne m'attardant pas et filant droit vers le Sud-Est. Puis, l'ivresse des airs m'a pris. Un espèce de sentiment intense, c'est magnifique. Vous ne pourrez jamais réellement savoir ce que cela fait de voler. Toujours est-il que mes sentiments humains
commençaient à être balayé de ma cervelle d'oiseau. Tranquillement, je perdais le contrôle. Pour un observateur, la scène a dû être assez étrange, voyant un faucon piquer vers une proie puis remonter prendre de l'altitude et poursuivre son vol d'une façon très chaotique. Je combattais. Puis, j'ai compris. J'ai compris que dame nature, qui normalement nous aide, druides, à conserver une forme animale sans subir d'autres désagréments, ne pouvais plus m'aider à utiliser ce pouvoir. Je devais donc lutter contre moi même, pour demeurer humain. Vous auriez dû sentir l'appel du vent, l'appel des mulots qui se cachaient à travers les branches et les racines. C'est réellement très
enivrant. On peut y perdre son âme et devenir un faucon pour toujours. Mais j'ai décidé de me poser. Même si à pied, je risquais plus, même si c'était beaucoup moins rapide, je devais conserver toute ma tête et ne pas en imposer à la déesse.
Pour la suite, j'ai dû parcourir toute une région, descendant profondément dans la forêt d'Andorre. La journée s'est bien passé, même si une meute de loup hurlait, non loin de là. Je n'avais vraiment rien à craindre d'eux. Je me suis d'ailleurs demandé si ce n'était pas un des trois enfants de la déesse... Peut-être, en ces temps troublés. J'ai donc terminé un copieux repas de ver dans une sauce aux
fèves en conversant avec trois beaux petits écureuils. Puis je me suis endormis.
J'approchais du but, je pouvais le sentir. Les bois autour étaient devenus sombres et lugubres. Le ciel s'était couvert d'un épais manteaux surnaturelles. Ça donnait froid dans le dos. Une odeur terrifiante flottait dans l'air, une odeur de mort. Les arbres torturés semblaient souffrir. Vraiment, cette région était en proie à un problème étrange et beaucoup plus graves que toutes les coupes à blanc de Sir Henrick. J'ai continué d'avancer courageusement, mais j'avoue ne pas avoir fait trop trop attention à mes pas. J'avançais donc, en étant très peu attentif au bruits que je faisais. Étant préoccupé par la nature souffrante qui m'entourait. Je pouvais entendre des gémissements montant des arbres environnants. Des animaux agonisants parsemaient ma route. Bref, s'était effrayant.
Je suis arrivé au haut d'un coteau que je reconnaissais. J'approchais de l'endroit de ma formation. (Lire Histoire d'Antheanian) Le bosquet. Forcément, j'étais conduit au bosquet de
mon grand-père. Celui où j'étais devenu druide. Mon coeur battait la chamade. Il ne fallait pas qu'il soit arrivé quelques chose au grand orme, à Rocunant! J'ai donc descendu la pente où le bois était clairsemé. Des cadavres en décompositions d'orcs et d'humains couvraient le chemin. Des pointes de flèches brisés étaient
répandus partout sur le sol. J'ai observé quelque peu les corps, réalisant que certains étaient mort il y a de cela très longtemps. D'autres étaient plus frais. Puis je suis tombé sur les restes inanimés d'un squelette. C'est alors que j'ai compris. Des zombies sont venus ici, en ces lieux, pour attaquer les druides. Mais pourquoi?!! Je ne pouvais pas comprendre. J'ai descendu la pente et arrivé en bas, j'ai rencontré les premiers cadavres de l'autre côté de la bataille. Des elfes et des humains. Probablement des druides. Ils avaient surclassé en nombre. Je devais faire vite, pour sauver le bosquet. Au devant de moi, la forêt devenait plus épaisse. Les arbres paraissaient en meilleure santé, ce qui me donna espoir. La source de lune n'était pas encore détruite. Elle protégeait encore quelque peu les environs.
C'est à ce moment que j'entendis un bruit devant moi. Deux zombies hideux émergèrent de la forêt. Le premier était un orc à qui un bras manquait. Le second, s'était une druidesse que j'avais connue à l'époque. J'ai alors commencé à reculer. Ils avancèrent vers moi, me menaçant de leur armes rouillées. Un bruit me fit sursauté, derrière moi. Quelqu'un descendait la pente du coteau. J'ai vu des pointes de métal. Des gens armurés! Je ne pouvait pas les affronter. Je me suis donc jeté sur les zombies pour espérer passer et rejoindre la source, fuyant les soldats sûrement mauvais qui arrivaient. Le zombie orc me planta sa lame dans une cuisse, m'arrachant un cri de douleur. L'adrénaline parcourut mes veine et j'ai bousculé les zombies, les faisant rouler dans les branches. J'ai piqué dans le boisé en courant. Plusieurs zombies étaient postés dans les bois, mais je les ai évité, me dirigeant tout droit vers la source. Je devais avoir une trentaine de zombie, assoiffé de sang à mes trousses, sans compter les soldats! Mais ma jambe me faisait atrocement mal! Il fallait que je la soigne, mais je n'avais pas le temps. Le bois s'éclaircit soudain devant moi. La scène fut terrible à voir pour un druide. Toute une série d'arbre avait été
brûlé et jeté à l'eau. Le petit étang était maintenant emplie d'une eau pollué, noirâtre et malodorante. Les zombies me pressaient d'avancer encore. Je me suis dirigé vers les restes de Rocunant et de Cornil. Plusieurs mandragore avaient poussé et subsistaient. J'en ai pris une, et sans
réfléchir, je l'ai mangé. M'agenouillant ensuite devant la source, je me suis agenouillé, priant la déesse de faire quelque chose pour me sortir de ce mauvais pas. Les zombies sortaient du bois et encerclaient la source. Plusieurs se dirigeaient maintenant vers moi, près à me trancher la gorge...
J'étais là, agenouillé, attendant la mort, priant une dernière fois ma déesse. Les bruits d'une bataille et des zombies près de moi se firent de plus en plus distant alors que mon esprit entrait en contact avec la source de lune, avec la déesse souffrante. J'ai alors su que la source était toujours vivante. J'ai aussi su que je pourrais la réanimer. J'ai entendu l'appel de la déesse de si loin, que je me croyais fou. Mais maintenant, je savais que je ne l'étais pas, et que tout ce chemin parcourut, s'était pour sauver celle qui m'a toujours guidée, celle qui dirige ma destinée et ma vie, ma déesse, la mère de tous les hommes, Gaïa.
Je me suis alors relevé, le visage nimbé de larmes. J'ai regardé les restes des zombies sur le sol, salué Imelda et Wilhart avant de les étreindre. J'étais en vie, heureux de les voir et la violence des émotions retomba peu à peu. Mais la terre autour de nous était si dévastée que j'avais du mal à y croire.
Rozvolk discutait avec ce qui semblait être des elfes. Espérant que des druides étaient toujours en vie avec eux, je me suis adossé à l'arbre de mon grand-père, le grand orme, grièvement blessé. Tant qu'à moi, la blessure dans ma jambe se remit à me faire mal. J'avais perdu beaucoup de sang, mais pas assez pour mettre ma vie en danger. Sentant le soutien de mon grand-père dans mon dos, j'ai bandé mes plaies.
Rozvolk s'approcha du druide accompagné de trois elfes, un portant un arc doré.
-Bonjour à vous Antheanian! Je vous présente Hirlautë, Rozvolk pointe celui à l'arc doré, Ingwë d'une tribu elfique vivant près de chez nous! Je les ai
dépêcher la nuit avant votre départ ils ont parcourut tout ce trajet en parallèle avec nous! j'espère que vous vous portez bien! Nous avons parcourut toutes ses lieux à seulement quelque pas de vous! Enfin... parfois vous avez su nous donnez du fils à retorde, mais je suis heureux d'avoir
dépêcher ces deux détachement à vos trousse! Je sentais que cette escapade avait des chances de tourner au vinaigre...
*La discussion s'étira en expliquant chacune de leur nuit et de leur péripétie et demandant à
Antheanian la véritable signification de son départ si mystérieux. Ils discutèrent tout la nuit. Rozvolk partit tôt le lendemain avec les trois elfes. Laissant
Antheanian restaurer son sanctuaire à sa guise.*
Voilà donc toute l'histoire. Je suis demeuré sur place, aidant les trois druides survivants, qui avaient quitté les lieux, détruisant l'auteur de cet affront. N'eût été de ma présence, ils serais tous morts! Nous avons priés pour les âmes des quelques vingt druides tombés au combat pendant quelques temps. On a ensuite nettoyé la source, pour que la puissance de Gaïa puisse y renaître. Il fallait aussi sanctifié le bosquet, car des infidèles y avaient posé le pied. Si bien que je suis rentré au campement près de deux semaines après Rozvolk et Imelda, avec le sentiment du devoir accompli.